Pays de la Loire Abattre les animaux à la ferme
Le projet d’abattage des animaux sur leur lieu de vie prend tournure en Loire-Atlantique et Vendée. Y adhèrent des éleveurs en circuit court et vente directe.
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Après la fermeture de l’abattoir de Challans, Martin Boileau a emmené les animaux de sa ferme de Saint-Colomban (Loire-Atlantique) à celui de La Châtaigneraie (Vendée), plus loin, plus grand, plus industriel. Il a alors déploré le temps passé par ses vaches et ses veaux sur la route, et le stress accru qui en résultait. Mais il comptait revenir à une mise à mort plus douce avec le projet d’abattage à la ferme qu’il portait avec d’autres éleveurs.
Au terme de quatre années de réflexion, ce projet se concrétise aujourd’hui et réunit cent cinquante éleveurs de Loire-Atlantique et Vendée, beaucoup en bio, tous engagés dans des circuits courts ou de la vente directe. Le caisson qui permettra de transporter les animaux tués entre leur ferme d’origine et l’atelier de découpe a été acheté et testé. Le principe, déjà utilisé en Allemagne, est une première en France.
« Les animaux sont abattus sur leur lieu de vie, explique Guylain Pageot, président de l’association d’éleveurs AALVie (Abattage des animaux sur leur lieu de vie). Ils sont accompagnés jusqu’au bout par ceux qui les ont élevés, et sont beaucoup plus calmes. C’est une façon de respecter nos animaux et de nous respecter nous-mêmes en tant qu’éleveurs. »
Achat du caisson
L’animal est d’abord étourdi, puis suspendu grâce à un chargeur ou un télescopique, pour être saigné au-dessus du caisson. La carcasse avec peau est elle aussi mise en caisson, afin d’être envoyée vers une unité de découpe située à une heure de route maximum de la ferme. « Le timing, la logistique sont particulièrement importants, insiste Guylain Pageot. La variable d’ajustement ne pèse plus sur l’animal, mais sur l’organisation du circuit. »
Pour l’instant, AALVie dispose seulement du caisson. Elle a lancé un appel à financement collectif pour obtenir 100 000 euros et passer à la construction d’une première unité de découpe. Les collectivités locales, notamment celles qui ont déjà recours aux circuits courts et aux éleveurs locaux pour fournir les cantines scolaires, sont également invitées à participer.
Myriam Guillemaud
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